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The Father : la critique du film

Bénéficiant d’une campagne publicitaire marquée par les deux statuettes remportées aux Oscars (Meilleur Scénario Adapté pour Florian Zeller et Christopher Hampton, et Meilleur Acteur pour Anthony Hopkins), The Father arrive avec Promising Young Woman en tant que premiers films-évènements des Oscars à sortir en France. Une forte publicité que l’on espère gagnante pour le film, un remarquable drame intime aux airs de thriller paranoïaque sur la détérioration de la santé mentale d’un vieil homme incarné par l’époustouflant Anthony Hopkins, et la relation de celui-ci avec sa fille jouée par Olivia Colman.

Dramaturge français reconnu dans le monde entier, Florian Zeller s’est attelé à un défi d’envergure : abandonner les planches du théâtre pour adapter cinématographiquement l’une de ses pièces. La pièce choisie ? Le Père, oeuvre créée en 2012 qui raconte l’histoire d’un vieil homme plongeant petit à petit dans la sénilité. L’exercice, parfois risqué, pouvait laisser craindre une simple transposition de la pièce au cinéma pour ne proposer que du théâtre filmé en huis-clos. Fort heureusement, Zeller est un metteur-en-scène intelligent qui a tout de suite compris que le cinéma pouvait lui permettre de voir ce qu’il a écrit de tout autre manière. En ressort alors un film bouleversant, ressenti par un soin nécessaire à laisser place à la subjectivité d’un personnage brisé.

Une mise-en-scène qui, par cette subjectivité, incite le spectateur à se perdre dans ce labyrinthe mental que subit Anthony, le Père en question. Appuyé par le montage mental sidérant de Yorgos Lamprinos, le film devient un objet fascinant qui mélange souvenirs, réalité et rêves pour nous faire ressentir la détresse de cet homme ainsi que celle de sa fille, Anne. La confrontation entre Anthony Hopkins et Olivia Colman aide d’ailleurs à resserrer l’aspect sensoriel de l’oeuvre à une universalité désarmante dans ce qu’il raconte des liens familiaux lors de telles épreuves. Cela, Zeller le raconte de manière très simple. À travers quelques prouesses permises grâce à la mise en scène et au cinéma, que ce soit le remplacement d’un.e comédien.ne pour reprendre un personnage ou une simple coupe au montage. De simples artifices, appuyées aussi par une mise-en-scène proche de thrillers en huis-clos, qui aide à nous faire comprendre la gravité tragique des évènements racontés dans le film.

Drame fort qui a compris que l’on pouvait marquer d’avantage en restant simple dans ses dispositifs de mise en scène, The Father raconte une histoire émouvante qui sait parler à tout le monde ; le tout accompagné du talent prestigieux de ses comédiens. Un film dont il est pas sûr que l’on puisse en ressortir indemne.

The Father. Réalisé par Florian Zeller. Avec Anthony Hopkins, Olivia Colman, Imogen Poots, Mark Gatis, Olivia Williams et Rufus Sewell. Durée : 1h38

Author

Victor Van De Kadsye

Victor Van De Kadsye

Créateur du site. Je ne vis que pour des artistes comme Michael Mann, Clint Eastwood, Hou Hsiao-hsien ou bien Kelly Reichardt. Capable de réciter n'importe quel réplique de l'âge d'or des "Simpson".

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