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The White Lotus, la critique de la série

En attendant de retrouver la relation amour/haine que l’on éprouve pour la dynastie Roy dans Succession à la rentrée, HBO nous invite à rencontrer une autre bande d’individus privilégiés au détour d’un voyage touristique à Hawaï. The White Lotus, nouvelle création de Mike White, est là pour distiller un peu de malaise dans nos vacances.

The White Lotus démarre presque comme un film de vacances que l’on voit si souvent. Que ce soit une romcom signée Cameron Crowe ou une comédie potache avec Vince Vaughn ou Franck Dubosc pour citer un équivalent français. Ces films où des individus aisés séjournent et exploitent l’environnement que iels visitent à des fins égocentrés. La magie du cinéma fait que l’on s’accoutume très vite à ce phénomène, malgré les controverses que cela peut susciter (comme l’exemple célèbre de Emma Stone, preuve de whitewashing au casting du film Aloha). Pourtant, très vite, on voit que quelque chose va très vite clocher dans The White Lotus. Démarrant par un flash-forward qui montre l’un des protagonistes au retour de ce séjour, retour marqué par l’annonce d’un mort à la station balnéaire où il a séjourné, une atmosphère inconfortable est de plus en plus palpable et s’installe dès les premières secondes.

Accompagné d’une composition musicale impressionnante de Cristobal Tapia De Veer, qui tord dans tous les sens des airs idylliques pour nous mettre mal à l’aise, l’arrivée des touristes dans ce lieu de tourisme située à Hawaï se voit accompagné de tous les problèmes personnels qu’ils ont planqués au fond leurs bagages. Le personnel de cet hôtel, mené notamment par le maître des lieux Armond et la responsable du spa Belinda, va devoir face aux suggestions/plaintes d’un couple de jeunes mariés, d’une famille en proie à la destruction, d’une femme névrosée marquée par le deuil et des relations toxiques. Un personnel en parfait contre-champ de problèmes au final très égocentrés. Un peu comme une scène de The Office où l’on verrait Michael Scott dire une ânerie suivi des regards consternés de ses employés.

De ce postulat, il y a quelque chose d’assez frustrant dans la démarche de Mike White si l’on s’attend à voir une satire développée par l’écriture des personnages. Car comme a dit Céline Dion, on ne change pas. Ces affreux jojos privilégiés, beaux mais méchants, n’ont nullement l’intention de changer malgré les épiphanies qu’ils et elles espèrent obtenir en vacances. Par conséquent, le moteur comique autour d’eux finit par tourner à vide dans la peinture grinçante qu’il fait du privilège blanc à tout âge. En revanche, la série surprend à radicaliser son propos au sein d’un moteur dramatique sidérant. L’exploitation va laisser de sérieux traumatismes, que la série va faire exprès d’éclipser pour ne tourner qu’autour des personnages détestables que nous suivons puisque tout est recentré sur eux dans leurs quotidiens. Un constat terrible, appuyée par son faux happy-end qui sert de clôture, mais qui permet derrière une somptueuse photographie d’explorer des dynamiques de privilèges alarmants dans la société actuelle. Une série grinçante qui mérite le coup d’oeil !

Author

Victor Van De Kadsye

Victor Van De Kadsye

Créateur du site. Je ne vis que pour des artistes comme Michael Mann, Clint Eastwood, Hou Hsiao-hsien ou bien Kelly Reichardt. Capable de réciter n'importe quel réplique de l'âge d'or des "Simpson".

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